Des discussions entre syndicats de salariés et employeurs ont lieu pour améliorer l’attractivité des métiers de l’hôtellerie et de la restauration. Le ministère du Travail y pousse. Des pistes sont avancées par l’Umih, le syndicat majoritaire mais elles font grincer des dents du côté du GNI, autre syndicat des indépendants de la restauration.
Le constat est simple : le secteur de l’hôtellerie-restauration peine à attirer des candidats à l’embauche. Selon une récente étude de la Dares, l’effectif de l’hébergement-restauration est passé de 1 309 000 à 1 072 000 entre février 2020 et février 2021. Il recule donc de 237 000.
Pour enrayer cette dynamique néfaste à la bonne santé économique de ce secteur d’activité, la ministre du Travail Élisabeth Borne a demandé, le 17 septembre, aux organisations syndicales de négocier vite autour de tout ce qui nuit à l’attractivité des métiers
. La ministre avait dressé le constat suivant : les salaires dans l’hébergement et la restauration ne sont pas à la hauteur.
Ce mardi 5 octobre, Thierry Grégoire, président de la branche des saisonniers de l’Umih, le principal syndicat du secteur, a avancé des pistes dans Le Parisien .
« Augmenter les salaires entre 6 et 8,5 %, voire 9 % ». Il ne s’est pas montré fermé à l’idée de « discuter d’un treizième mois et dans un second temps, en mars 2022, à négocier la mise en place d’un intéressement ou d’une participation ».
De quoi réjouir Nabil Azzouz, secrétaire fédéral HCR Forces Ouvrières. Le treizième mois, c’est une de nos propositions. On attend celles des quatre syndicats : l’Umih (union des métiers et des industries de l’hôtellerie), le GNI (groupement national des indépendants de l’hôtellerie-restauration), le SNRTC (syndicat national de la restauration thématique et commerciale) et le GNC (groupement national des chaînes hôtelières). Nous, on peut signer avec l’Umih (syndicat majoritaire) .
Le syndicaliste note «des discussions plus concrètes ces derniers temps
alors que l’attractivité de ces métiers diminue depuis des années.
En forçant les établissements à fermer, les confinements liés à la crise sanitaire ont poussé des milliers de salariés vers d’autres secteurs d’activité. Le Covid et le gouvernement font pression sur les restaurants pour revaloriser les salaires
, ajoute Nabil Azzouz. Le syndicat FO demande également une valorisation de leur coupure, cette pause entre le service du déjeuner et celui du soir.
« Ce sont parfois des heures où le salarié reste à disposition de l’employeur, sans être rémunéré ». La CGT Services demande la création d’un salaire minimum de 1 800 €. Le représentant de Force Ouvrière souligne que le salaire moyen est de 1 500 € brut dans la profession quand il est à 2 400 € dans la branche commerce.
Ces négociations pourraient passer par l’engagement des professionnels à recruter 20 % de personnel en plus, afin de libérer quelques week-ends. Ou encore prévoir une brigade de service à midi et une autre le soir, afin de limiter les journées coupées en deux, avec une pause l’après-midi. En échange, les restaurateurs demanderaient une exonération de charges.
Les propositions faites par Thierry Grégoire ne sont pas du goût de Laurent Fréchet, président de la branche des restaurateurs au GNI. « Nous nous désolidarisons de tels propos d’abord parce que les négociations ne se mènent pas sur la place publique. Ensuite parce que les propositions doivent requérir l’accord du collège patronal pour ensuite être présentées aux organisations des salariés ».
Le représentant du GNI ajoute : Nous travaillons les prochaines négociations dans les règles avec le sérieux nécessaire et dans le respect de nos interlocuteurs. Notre commission sociale travaille à l’amélioration des conditions d’emploi de salaire ou de pouvoir d’achat de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Le représentant du GNI a également confié être choqué
et meurtri
par les propos d’Élisabeth Borne laissant entendre que nos entreprises sont florissantes. Si certaines ont fait une bonne saison, la majorité ne sont pas bénéficiaires.
Concernant une hausse des salaires dans la profession, Laurent Fréchet reconnaît qu’une revalorisation des grilles salariales poussera des restaurateurs qui paient au ras-des-pâquerettes à payer plus. Mais bon nombre de restaurateurs paient déjà plus que le Smic.
Posté par : ouest-france.fr le 06/10/2021 44 vue(s)
Poster un commentaire (Vous devez être enregistré et connecté pour poster un commentaire)
by LESANNONCESCHR, 18/09/2023
Lire l'acticleby La plateforme Boosterlink (Armelle) , 16/09/2023
Lire l'acticleby LESANNONCESCHR, 14/09/2023
Lire l'acticle